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- Conférence du 6 avril 2008 - Jean Monneret

«La désinformation à propos
de l'Algérie Française et de la guerre d'Algérie»

Dans le cadre de ses conférences, le cercle Algérianiste Drôme-Ardèche a accueilli le dimanche 6 Avril 2008 au centre culturel des rapatriés de Valence Monsieur Jean Monneret.

Monsieur Jean MONNERET est né à Alger en 1939.

Il étudie au lycée Bugeaud, à l’Université d’Alger puis à la Sorbonne. Après une carrière classique dans l'enseignement, il fait des études d'arabe (diplômé de l’Institut national des langues et des civilisations orientales) et se spécialise dans l'analyse de la guerre d’Algérie, conflit qui continue de marquer l'histoire de la France.

Conférencier, Docteur en Histoire, il commence à écrire sur l’Algérie en 1987. Ses combats, ses recherches pour la vérité historique le conduiront à être l'auteur de plusieurs ouvrages : «La tragédie dissimulée - Oran, 5 Juillet 1962» - Prix Norbert CEPI 2006,
«La phase finale de la guerre d'Algérie»,
«Mourir à Alger - Eté 1962»,

et a participé à plusieurs ouvrages collectifs dont «Le livre blanc de l'armée française en Algérie» et «Réplique à l'amiral de Gaulle».

 


Un public nombreux et attentif était au rendez-vous.

La désinformation à propos de l’Algérie française fut au début l’exercice de quelques anticolonialistes primaires mais influents.

Depuis quelques années, elle est devenue une offensive idéologique à grande échelle faisant partie d’une véritable
réécriture de l’Histoire de France et d’une remise en cause de l’identité française elle-même.

Durant la conférence, Jean MONNERET, qui a eu largement accès aux archives du Service Historique de l'Armée de Terre, et en particulier à de nombreux dossiers du 2ème Bureau jamais ouverts aux chercheurs auparavant, a abordé la tragédie du 26 mars 1962 à Alger ainsi que celle du 5 juillet 1962 à Oran.

Monsieur Jean Monneret nous expliqua que la désinformation (absence volontaire de l'information ou sa diffusion volontairement erronée) agit insidieusement tel «un cheval de Troie» sur l'opinion publique afin d'en devenir l'information officielle.

Des exemples de désinformation pratiqués des deux côtés de la Méditerranée ont été cités par le conférencier.

En Algérie : contre-vérités et outrances du chef de l'Etat comparant la période Française en Algérie au Nazisme (conquêtes, confiscation des terres, événements de Sétif occultant totalement l'œuvre réalisée par la France.

En France : Incessantes tentatives de certaines associations, «droits-de-l'hommistes» de minimiser voire de nier les événements tragiques (fusillades du 26 Mars, massacres des Harkis, enlèvements et disparitions d'adultes et d'enfants, oppositions envers certaines commémorations telle l'inauguration du Mur des Disparus à Perpignan. Opposition systématique à une reconnaissance positive de l'œuvre française en Algérie.

Les chaînes de la télévision nationale française participent elles aussi grandement à cette désinformation.
L'une d'entre elles n'a-t-elle pas hésité à faire passer pour de grandes résistantes et héroïnes les «Porteuses de Feu» responsables de la mort de civils innocents dont bon nombre d'enfants ?

Pour conclure, je citerai un passage d'un des écris de Monsieur Monneret :

«L'Algérie devenue indépendante, devra apparaître comme un pays neuf, en plein développement […] Les manuels d'histoire des collèges français se mettront à citer l'expérience Algérienne […] Le manteau de Noé sera jeté sur les massacres et les événements de 1962. Les Harkis assassinés, les Pieds-Noirs disparus deviendront des victimes importunes […] On oublira volontairement le prix payé. On oublira les victimes sacrifiées. Les Musulmans loyaux et les Pieds-Noirs acquitteront seuls la facture de l'Indépendance de l'Algérie. Pour mieux faire passer cette infamie, on les diabolisera dans la presse et les médias».

Les applaudissements nourris de l'assistance furent à la hauteur de la conférence à la suite de laquelle Monsieur Jean Monneret dédicaça ses ouvrages.

Jean-Claudes Lastes


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La phase finale de la guerre d'Algérie

Après avoir retracé l'histoire des protagonistes de la guerre d'Algérie, Jean Monneret s'est attaché à éclairer les deux dernières années du conflit, en mettant en relief divers épisodes demeurés obscurs voire sciemment occultés.

Des révélations sont faites sur le rôle des barbouzes, ainsi que sur les crises internes de l'O.A.S. et du F.L.N.

L'action des forces de l'ordre est analysée à travers deux événements dramatiques : la fusillade de la rue d'isly, le 26 mars et les massacres d'Oran le 5 juillet 1962.

Le problème des harkis est présenté sous un jour nouveau, grâce à des documents et à un témoignage inédit.

La douloureuse question des enlèvements d'Européens est traitée en profondeur.


Cet ouvrage fait suite à une thèse en Sorbonne, fruit d'un énorme travail commencé, il y a une vingtaine d'années par le recueil de plusieurs dizaines de témoignages et la consultation d'une centaine de dossiers d'archives militaires et diplomatiques dont 30 avec dérogation.

La tragédie dissimulée Oran, 5 juillet 1962

«Comme à l'accoutumée, le matin du 5 juillet 1962, j'entrepris ma tournée de ramassage... Il était environ 11 heures, j'étais sur le chemin du retour aux buanderies. Arrivé devant la morgue, je n'en crus pas mes yeux devant le carnage. Là, devant moi, une camionnette civile était chargée de corps d'Européens sans vie, empilés les uns sur les autres et ramassés en ville quelque temps auparavant.»

Ainsi témoigne Antoine Romero.

A Oran, le 5 juillet 1962, jour choisi pour célébrer dans la liesse l'indépendance de l'Algérie, des centaines d'Européens furent enlevés et tués. Et les troupes françaises, encore présentes dans la ville, sont restées l'arme au pied. Comme le leur avait ordonné le président De Gaulle.

Cette journée poussera à l'exil des milliers de gens. Pourtant, pendant des décennies, l'événement sera occulté soigneusement des deux côtés de la Méditerranée.

S'appuyant sur des archives militaires inédites, des documents internes de la Croix-Rouge et de nombreux récits de survivants, Jean Monneret révèle tous les tenants et les aboutissants de cette tragédie dissimulée



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Moment de convivialité, après la conférence,
autour d'un sauté de veau à l'ancienne

Le verre de l'amitié fut ensuite partagé par toute l'assistance et suivi d’un repas.


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