accueil

Article
- Conférence du 9 octobre 2011 - Robert BENARROCHE

Calendrier 2011
xMers el-Kébir (film).
Mers el-Kébir, ou l'histoire d'un drame

Le cycle des rendez-vous culturel organisé par le Cercle algérianiste a repris le dimanche 9 octobre. A cette occasion, le Cercle a reçu Monsieur Robert Benarroche et son épouse, adhérents de l’association et accompagnés pour l’occasion d’un de leurs fils, pour une conférence intitulée « Mers el-Kébir, ou l’histoire d’un drame ».

Mers el-Kébir
Benarroche

Robert BENARROCHE est né à Perrégaux (Oranie) en 1924 de parents originaires d’Afrique du Nord.

A la suite du débarquement américain en Afrique de Nord, il interrompt ses études à l’Ecole normale d’instituteurs d’Oran en 1943 pour s’engager dans la marine, en tant que combattant volontaire.

Après une courte formation militaire, il rejoint l’Angleterre au début de l’année 1944 et participe à l’escorte des convois des troupes américaines qui débarqueront le 6 juin 1944 à Omaha Beach.

Après une école d’officier de Marine à Londres et une école militaire à Casablanca, il embarque sur le croiseur Dugay-Trouin. Il participe à la campagne en Méditerranée et sera présent dans le golfe de Bougie lors des événements de Sétif. A la fin de son contrat militaire, fiancé à Josette, il opte pour un retour à la vie civile et obtient une licence de géologie, zoologie, chimie et biologie à la Faculté d’Alger.

Professeur de mathématiques, au lycée de Mostaganem, il est nommé au lycée de Romans sur Isère en 1961 comme professeur de biologie.

Il est marié et père de deux enfants. Professeur honoraire et Capitaine de corvette honoraire, il est adhérent, avec son épouse, depuis de nombreuses années au Cercle algérianiste de Drôme-Ardèche.

La conférence

Public
Un public attentif venu nombreux

Dans les souvenirs de cette période douloureuse de la dernière guerre mondiale, nos aînés conservent une certaine idée du drame qui endeuilla la Marine Française à Mers-el-Kébir, port de la côte oranaise, dans ce département français d'Algérie, le 3 juillet 1942 ...

Issu d'une longue carrière de professeur de Mathématiques et de Biologie, M. Robert Benarroche, conférencier de ce 9 octobre, né à Perrégaux dans l'Oranie, présenta au Cercle Algérianiste de Valence ce sujet d'histoire de la Marine. Il la relata aux auditeurs comme le témoignage d'une mémoire vive. En effet, engagé jeune et après une formation militaire, à peine âgé de vingt ans: il rejoignit l'Angleterre et participa à l'escorte des convois des troupes américaines qui débarquèrent le 6 juin 1944 à Omaha Beach en Normandie.

Après une École d'Officier de Marine à Londres et une École militaire à Casablanca, il embarqua sur le fameux croiseur Duguay-Trouin participant à la campagne en Méditerranée, et se trouvant présent dans le golfe de Bougie lors des évènements de Sétif.

L'agenda des jours sombres de 1940, qui succédèrent aux accords de Vichy, nous furent rappelés en images, quand l'Armée Française se trouvait en déroute, que les réfugiés partaient en masse sur quelques voies de fuite, que les Anglais se dépêchaient de quitter l'hexagone...

Enfin de nombreux documents cartographiques ou photographiques étayèrent le récit de ces évènements qui obligèrent la Marine Française de l'époque à quitter ses ports. Il était exclu que la flotte fut récupérée par l'Allemagne à laquelle l'État Français venait de se soumettre.

Les Anglais, inquiets de ce que cette éventualité aurait coûté à leur prédominance maritime, posèrent un ultimatum aux Amiraux des escadres françaises mises à l'abri en divers ports Méditerranéens. Ils devaient rejoindre les ports anglais ou se saborder, appareiller vers les Antilles ou les USA. Ailleurs, comme à Toulon la flotte s'était sabotée et désarmée. Sur la côte oranaise, de l'autre côté de la Méditerranée, 20% de notre marine de guerre s'était mise à l'écart à Mers el-Kébir, bien décidée à ne pas tomber sous le joug allemand. Mais dans son obsession, Churchill décida de lancer l'opération "catapulte" contre cette escadre le 27 juin 1940.

Ici, toutes les tractations, imposées par l'ultimatum anglais aux français, remirent en scènes et en mémoire les noms des officiers Holland, Sumerville, de l'Amiral Gensoul et du Ministre Darlan en relation avec l’État Major de Vichy. Ces échanges, choquants et tendus, n'évitèrent pas l'agression programmée.
Le Ct Sumerville ouvrit un feu qui dura 17 minutes et fit près de 3000 morts parmi nos marins. Sans compter les 200 victimes décimées sur place le 6 juillet par l'aviation anglaise,

qui revint peaufiner l'ouvrage le lendemain de la mise en terre de ces milliers d'enfants de France.

L'Amiral Gensoul ne pouvait-il croire qu'une marine alliée réserverait un tel sort à son escadre, au point de ne pas se préparer aux stratèges de précautions qui s'imposaient ? Les minutes du procès en conseil de guerre qui lui fut ouvert sur l'affaire de Mers el-Kébir, après l'armistice, n'ont pas été rendues publiques, pas plus qu'une foule de documents demeurés "secret défense". Les Anglais, dont certains de leurs officiers ne furent pas fiers d'avoir eu à obtempérer dans une odieuse exécution qui entacha le drapeau de leur marine, ont ouvert leurs archives sur cette basse œuvre. Le peuple français ne mérite t'il pas d'avoir aussi accès à la part occultée de cette dramatique histoire, voire au droit de lumière sur tous les drames de ce siècle, non clarifiés, qui concernent leur Nation ?

Claire Navarro

Repas
Le repas

x
Haut

Crédit photos : Serge BERNARD & Bernard CINI