Dans le cadre de ses rendez-vous culturels, le Cercle algérianiste de Drôme-Ardèche, recevait Mme Evelyne JOYAUX pour une conférence ayant pour thème « l’Algérie, objet politique de la France. »

Presque cinquante années après la séparation de la France avec ses départements d'Algérie, nous nous interrogeons encore sur un certain nombre de questions qui n'ont pas été résolues, et, toutes les fluctuations qui, après avoir prôné un attachement pérennisé, auront mené à la fracture.
Une séparation noyée dans la fatalité décolonisatrice du cours de l'histoire, alors que l'Algérie s'avérait être un cas si particulier.

Evelyne Joyaux a convié le public à une nouvelle prise de conscience en retraversant l'histoire depuis le XVIIIème siècle jusqu'à nos jours, dans ces espaces contemporains qui nous furent plus palpables, accessibles.
Le public aura découvert, dans cette éclairante présentation, comment et pourquoi on fit en Métropole la distinction entre l'Algérie et la France alors que nous n'étions pas séparés.

Alors que ce territoire et toutes les communautés de sa population avaient démontré avec constance une fidélité à toute épreuve et un attachement sans faille à la France, il fallait bien déceler les raisons pour lesquelles chacun de ces deux mondes français se côtoyèrent dans l'incompréhension.

La trame historique de la métropole dans ses diverses crises, révolutions et changements de régimes, la mentalité d'une France à la fois pétrie de bouleversement et de visions figées, verra l'Algérie comme une terre de solutions pour les difficultés françaises, sans que la réalité algérienne soit jamais mieux connue ni prise en compte.

Les Français, encore assis sur d'antiques gloires, ne pouvaient s'aventurer hors de leurs enracinements du centre solaire que fut la France pour le Monde.

Le peuplement de l'Algérie s'était constitué de petites gens, de chômeurs et d'anciens opposants aux régimes. L'émigration plus spontanée se fit par les espagnols, les maltais et les italiens, plus aventureux, libres, dynamiques, progressistes. Leur façon de vivre le rapport à la terre n'était pas le même.
Deux mondes totalement différents qui ne se rencontrant pas, ne feront pas de prise de conscience de leurs différences. La connaissance de la réalité Algérienne ne se fera pas. La France n'aura et ne conservera qu'une idée abstraite de l'Algérie.

Néanmoins, tous les hommes de métropole qui ont vraiment vécu en Algérie, et connu la vie concrète Algérienne modifièrent leur vision et aimèrent passionnément cette terre et ses habitants. Beaucoup d'entre eux, des écrivains, ont porté des témoignages forts de cette communion. Ils sont méconnus par les français contemporains qui gagneraient beaucoup de lumières dans leur découverte.

Claire NAVARRO

Madame JOYAUX, est née dans les hauts plateaux du Sersou. Après l'école primaire à Notre-Dame d'Afrique à Alger, elle fait ses études secondaires à Chalon-sur-Saône et Mâcon. Elle poursuit ses études supérieures à Aix-en-Provence. Elle est docteur ès lettres et Chevalier de la Légion d'Honneur. Algérianiste depuis de nombreuses années, elle est actuellement présidente du Cercle algérianiste d'Aix-en-Provence.

Haut

Haut

Haut

Crédit photos : Pascal PLANTIER (DL), Serge BERNARD, Jean-Claude LASTES & Bernard CINI