Suite du Discours de de Gaulle au balcon du Gouvernement Général :
Français à part entière, dans un seul et même collège, nous allons le montrer pas plus tard que dans trois mois, dans l'occasion solennelle où tous les Français, y compris les 10 000 000 de Français d'Algérie, auront à décider de leur propre destin.
Pour ces 10 000 000 de Français-là, leurs suffrages compteront autant que les suffrages de tous les autres. Ils auront à désigner, à élire, je le répète, dans un seul collège leurs représentants pour les Pouvoirs publics comme le feront les autres Français.
Avec ces représentants élus, nous verrons comment faire le reste.
Ah ! Puissent-ils participer en masse à cette immense démonstration tous ceux de vos villes, de vos douars de vos plaines, de vos djebels. Puissent-ils même y participer ceux-là qui, par désespoir, ont cru devoir mener sur ce sol un combat dont je reconnais, moi, qu'il est courageux — car le courage ne manque pas sur cette terre d'Algérie — qu'il est courageux, mais qu'il n'en est pas moins cruel et fratricide.
Moi, de Gaulle, à ceux-là j'ouvre les portes de la réconciliation.
Jamais plus qu'ici, ni plus que ce soir, je n'ai senti combien c'est beau, combien c'est grand, combien c'est généreux : la France.
Vive la République.
Vive la France. »